A. Divergences au Sujet de ce qui est sexuellement permis en Paleo-Islam :
À la lecture de l'analyse critique que je vais partager ici, je prie les lecteurs de temporairement mettre de côté tout ce qu'ils ont lu ou entendu à ce sujet pour se concentrer sur l'analyse. Il y avait en fait au sujet du coït anal hétérosexuel entre les personnes mariées, dans l'islam primitif, une divergence entre les savants, et un consensus condamnant cela ne s'installa chez les juristes dans l'islam tardif que progressivement. Ainsi, ibn Umar, al-Bukhari, et d'autres savants de haute notoriété tenaient cela comme licite. L'absence d'interdit à ce sujet et la crainte de semer le trouble chez les nouveaux convertis des terres conquises faisaient que la plupart des Sahabas conserveront le silence à ce sujet, en sorte que l'influence judéo-chrétienne dans le consensus interdisant cela apparaît de façon évidente.
B. Le récit d'Umar abordant son épouse par l'arrière :
B-1. Récit selon ibn Abbas :
B-1.1. ibn Abbas rapporte : "Umar vint trouver le Prophète et Lui dit : 'Je suis perdu.' Il lui demanda : 'Et pourquoi cela ?'. Umar répondit : 'J'ai retourné ma monture cette nuit.' Le Prophète ne répondit rien, puis ce verset lui fut révélé : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour. Abordez-les par où vous désirez [jachère ou culture].' " (Tirmidhi, Tafsir.)
B-1.2. Ibn Abbas rapporte :
"Que Dieu aie pitié d'ibn Umar, il autorise de sodomiser les épouses. Les Ansar étaient des polythéistes qui cohabitaient avec les israélites. Les Ansar considéraient les israélites comme plus savants qu'eux-mêmes. Pour cette raison ils les imitaient en beaucoup de choses. Or, les gens du Livre n'abordaient leurs femmes que du même côté. Cela était considéré comme le plus honorant pour la femme. Et les Ansar avaient adopté tel quel cette pratique israélite. Les Qorayches, prenaient leurs femmes d'une façon humilante, les déshabillant et les abordant par l'arrière. Après l'émigration à Médine des Mecquois, l'un d'eux épousa une Ansarite et chercha à pratiquer cela avec elle selon leurs habitudes. La femme rejeta cela et lui dit : 'Chez nous la femme n'est prise que par un côté, fais donc ainsi, ou ne me touche pas.' Leur différent grandit et tout le monde l'apprit finalement. Jusqu'à être reporté devant le Messager, et alors le verset suivant fut révélé : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour. Abordez-les par où vous désirez [jachère ou culture].' (2:223). 'Par où vous voulez' signifiant 'par devant ou par derrière, mais évitez les règles et l'anus'.".
B-1.3. Dans cette version selon Tirmidhi suivant ibn Abbas, l'expression 'par devant ou par derrière, mais évitez les règles et l'anus', est un commentaire d'ibn Abbas qu'il n'attribue ni au Coran, ni au Prophète[note1]. Cela est un commentaire d'ibn Abbas.
B-1.4. Par ailleurs, l'inquiétude de Umar dans ce récit ne peut pas concerner la copulation dans une autre position. Car il est improbable que Umar conçoive une telle chose comme pouvant attirer la malédiction divine sur la simple remarque de son épouse Ansarite sur leurs usages propres. Il est invraisemblable que cette inquiétude découle d'autre chose, suivant le récit, que la pratique de la sodomie avec son épouse.
B-1.5. Mais l'idée de gaspiller le sperme ou ressembler au peuple de Loth a pu le conduire à s'inquiéter suite à la réaction de son épouse, quand celui-ci chercha à pratiquer la sodomie avec elle selon leur usages. Le second récit désigne discètement Umar et son mariage avec une ansarite, évoqué dans le premier récit au sujet de ce fammeux verset. Le fait que cela ait atteri dans les oreilles de tous sans que le nom du désigné n'y soit cité systématiquement s'explique par la gène d'ibn Abbas à le citer, alors qu'il connaissait son identité qu'il transmet dans la version primitive du récit. On a donc deux versions retenues, une ancienne et une révisée.
B-1.6. La question de savoir comment l'incident est parvenu jusque chez les israélites est un autre sujet. En effet, il est évident que ce sujet très intime ait été transporté chez les israélites indirectement, puisqu'ibn Abbas hésitera même à citer le nom de Umar. Le report de cet incident chez les israélites est par ailleurs à lier au fait que l'hésitation de la femme Ansarite était une conséquence de leurs usages. Or, le jugement d'ibn Umar sur ce sujet acquière ainsi une autre dimension, étant donné que l'incident concerne son propre père.
B-2. Témoignage de Jaber sur cet incident :
B-2.1. Jaber a dit : "Les juifs prétendaient que quand l'homme entreprenait des rapports charnels avec sa femme de derrière, un enfant strabe serait issus de cette union. C'est pourquoi ce verset fut révélé : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour. Abordez-les par où vous désirez [jachère ou culture].'" (al-Bukhari, Tafsir.)
B-2.2. L'absence de l'ajout du commentaire d'ibn Abbas dans ce récit montre encore une fois que ce commentaire provient bien d'ibn Abbas. La version résumée de l'incident en passant outre l'incident de Umar est à relever ici.
B-2.3. Dans la variante selon Jaber d'al-Bukhari nous lisons bien "de derrière", tandis que dans la version augmentée moins saine repris selon Muslim cela prend la forme "de derrière, mais par l'avant". Le mot "dubur" ayant en langue arabe un double-sens "derrière" et "anus". Il ressort donc par ce récit que dans le récit de Umar suivant ibn Abbas il est bien question de l'anus contrairement à son interprétation l'opposant à ibn Umar.
B-3. Rajout introduit au hadith par Zuhri :
B-3.1. Jaber dit : "Les juifs disaient : si l’homme pénètre [le vagin de] son épouse de derrière, un enfant strabe naîtra. Alors Allah a révélé : 'Vos femmes sont pour vous comme un champ de labour. Abordez-les par où vous désirez [jachère ou culture]' ". Zuhri a ajouté : "S’il veut par derrière, ou autrement, mais toujours dans le vagin".
B-3.2. Dans la version de Tirmidhi, ibn Abbas dit : "(S’il le souhaite) par devant ou par derrière, et éloignez-vous de l’anus et des menstrues".
B-4. Témoignage d'ibn Umar sur cet incident :
B-4.1. Al-Bukhari rapporte, suivant ibn Umar, d'après Nafi : ibn Umar récitait la sourate al-Baqara jusqu'à arriver à ce verset et s'interrompit pour demander : 'Sais-tu à quel sujet ce verset fut révélé', et comme je lui dis ne pas le savoir, ibn Umar expliqua : 'à propos de pénétrer par derrière.'"
B-4.2. En faisant cela, ibn Umar soutenait ainsi que la pénétration de l'anus était permise selon le Coran. Et cela se renforcerait selon le récit de Umar.
B-4.3. Al-Bukhari rapporte de façon plus explicite d'Abdussamad, selon son père abd al-Waris ibn Said, suivant Ayyup al-Sahtiyani, d'après Nafi ; qu'ibn Umar a dit : "Le fait que l'époux pénètre son épouse par l'anus".
>> C'est l'avis d'ibn Umar qu'ibn Abbas cherchait à réfuter dans la version longue de l'incident.
B-5. Confusion et thèse du changement d'avis d'ibn Umar :
Il est parois affirmé qu'ibn Umar aurait changé d'avis à ce sujet. Ceci est erroné. La source de cette erreur est la suivante. Ibn Umar autorisait la sodomie au sein des couples mariés, comme vu supra, et sachant cela, un groupe de bédouins vint chez lui demander une fatwa disant : "Nous avons de jeunes captives, pouvons nous les aborder par l'anus en sorte de ne pas les laisser enceintes". Ce à quoi ibn Umar répondit : "Un musulman fairait-il ainsi ?". Cette parole d'ibn Umar sera répercutée par les opposants à la sodomie comme suit : "Nous avons demandé à ibn Umar s'il autorisait ou non la pratique de la sodomie, et il a répondu : 'Jamais ! Comment un musulman ferait donc ainsi ?'" Or, le récit original montre qu'ibn Umar a rejeté le droit de priver les captives de la chance de tomber enceinte, ce qui leur rendait l'affranchissement impossible lors de la mise au monde d'un bébé de leurs maîtres.
>> En effet, la demande des bédouins concernait l'envie de les empêcher de devenir libres et de les priver totalement d'une sexualité normale.
B-6. Insertion par Zuhri et ibn Abbas d'un commentaire au corpus du hadith :
Les insertions d'ibn Abbas et de Zuhri de commentaires propres au même récit ont induit au fil de la diffusion des récits, la croyance que ces paroles rajoutées provenaient du Prophète Muhammad.
>> Dans certaines variantes, cela est finalement présenté parfois comme émanant de lui, or les versions les plus saines montrent que ce sont là des ajouts de ceux-ci exprimant cela explicitement, avec les mêmes chaînes de transmetteurs biffurquant quelques transmetteurs plus loin pour finir par attribuer ces rajouts au prophète. Mais ces rajouts altèrent le récit initial jusqu'à en inverser le sens.
>> En effet, les mêmes récits nous sont parvenus avec la même source à la base, mais de façon faible suivant l'attribution des paroles de Zuhri et ibn Abbas au Prophète.
C. Mention des Récits Forgés :
C-1. Abu Hurayra : "Celui qui aborde son épouse lors de ses menstrues ou par derrière, ou va chez les devins a dénié ce qui a été révélé à Muhammad.".
C-2. Cela figure dans les quatre sunnan, Nasa'i le rapporte seulement dans son sunnan-al Sughra, Darimi et Ahmad le transmettent en des termes propres. Ce récit est souvent invoqué pour soutenir l'interdiction de la sodomie. Ce récit selon abu Hurayra est cependant défaillant[note2].
C-3. Albani a soutenu le hadith : "Ne les abordez pas par leurs sièges" [note3] comme fiable. Mais ce hadith est très faible. Cependant Albani a voulu renforcer celui-ci selon le rajout de Zuhri dans l'ouvrage de Muslim pour le considérer hassan li ghayrihi.
C-4. Il n'existe au final aucun hadith sain prohibant la sodomie au sein des couples mariés. La condamnation de cela le qualifiant de "petite sodomie", ou en soutenant que "Dieu ne regardera pas ceux qui pratiquent cela" se révèlent tous faibles.
>> Au final seul le hadith de Umar au sujet du verset disant "Abordez-les par où vous voulez" est sain à ce sujet.
>> Les rajouts de Zuhri et ibn Abbas à ce récit par des voies saines sont propres à eux. La version supérieure du récit figurant chez al-Bukhari autorise au contraire précisément cela.
>> L'expression "Comme ils le désirent, en évitant les règles et l'anus" est encore rapporté avec des chaînes de transmissions faibles au nom d'autres Sahabas.
D. Contexte de la révélation de la sourate al-Baqara :
D-1. Après cette analyse, il ressort que le verset en question de la sourate al-Baqara concernait l'incident survenu entre Umar et une de ses épouses à l'arrivée à Yathrib, et que le fait que Umar ait abordé son épouse à la manière de Qoraych lors de leurs menstrues ou pour ne pas les laisser enceintes, fut rejeté par son épouse Ansarite. Selon ses propres paroles il avait donc "renversé sa monture" ce qui avait dérangé son épouse influencée par les usages israélites de Yathrib. Umar faisant un lien avec l'avortement et le peuple de Loth en arriva manifestement à être terrifié et à aller chez le Prophète à ce sujet.
D-2. Le rapport établit entre le verset selon Jaber, ibn Abbas ou ibn Umar, avec les coutumes israélites de cet incident de Umar étant arrivé aux oreilles de tous, montre que les hésitations à le lier à Umar dans la plupart des rapport du récit découlait de sa pudeur naturelle, qui a donc rapporté cet incident chez les israélites ?
D-3. Au sujet du transfert de l'incident aux israélites et leurs commentaires, cela suggère différentes hypothèses.
D-3.1. L'incident leur parvint-il avant le verset ou après ?
D-3.2. leur a rapporté l'incident ?
D-3.3. Ont-ils compris qu'il s'agissait de sodomie ou non ?
D-3.4. Savaient-ils ou pas que cet usage visait à éviter la grossesse ?
D-4. Sur ce point, le contenu du verset par le rapport du verset avec l'idée de contrôles de la reproduction est déterminant.
D-4.1. Il semble peu probable que Umar ait attendu l'avis des israélites avant de venir chez le Prophète.
D-4.2. Il est évient que le caractère de Umar et sa réticence réputée envers les israélites rend invraisemblable que cela eut été reporté chez les israélites par lui ou son épouse car il est également connu pour sa fermeté envers les femmes. Probablement que cela leur sera parvenu par une amie de l'épouse.
D-4.3. La propagation de l'incident n'a pu que demeurer obscur aux yeux des israélites, comme cela a été le cas entre certains jeunes Sahabas quant à savoir s'il était question de position ou de sodomie.
D-4.4. Il semble probable que ceux-ci aient eu une idée plus ou moins vague de ce que les Qorayches pratiquaient cela afin de contrôler les grossesses, mais il est impossible d'en savoir davantage.
D-5. Le Prophète ne tiendra nullement compte de leurs commentaires dans sa réponse à Umar et édictera le fammeux verset.
D-5.1. La crainte d'être maudit à cause d'un changement de position est historiquement insoutenable.
D-5.2. La comparaison des épouses à un champs à labourer semble relier à cette question de strabisme, puisque la sodomie resemble à une mise en jachère.
D-5.3. L'allusion au strabisme de la part des israélites est une ironie sur l'idée de confusion entre les deux orifices. Ainsi, il semblerait qu'ils raillent cette méthode visant à éviter de laisser enceinte.
D-5.4. En jouant cette stratégie de confusion il devaient chercher à empêcher cette pratique catastrophique selon leurs moeurs chez les ignorants Arabes.
D-6. Néanmoins le Coran comporte plusieurs indices visant les israélites dans sa réponse à cet incident.
D-6.1. Selon le talmud, les rapports sexuels par le vagin sont obligatoires la nuit du miqwè (lel oe'îla) avec son épouse après sa purification. Le Coran retient cette explication un verset plus haut en ces termes "... ils t’interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : «C’est une peine. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, ... Quand elles se sont purifiées, alors abordez-les par où vous l'institue Allah»." (al-Baqara, 222).
>> La reproduction est donc un devoir suivant le Coran.
D-6.2. D'autres parts la formule "vos épouses sont pour vous comme un champs de labour" rejoint un commentaire talmudique sur le gaspillage du sperme. Et aussi un passage biblique : "Alors Juda dit à Onan : Va vers la femme de ton frère, prends-la, comme beau-frère, et suscite une postérité à ton frère. Onan, sachant que cette postérité ne serait pas à lui, se souillait à terre lorsqu'il allait vers la femme de son frère[note4], afin de ne pas donner de postérité à son frère. Ce qu'il faisait déplut à l'Eternel, qui le fit aussi mourir." (Genèse, 38:8-10). Nous lisons dans le Talmud de Jérusalem et le Midrash le commentaire : «ils labouraient dans les champs et semaient dans les jardins» concernant le gaspillage du sperme.
>> Le Coran compare l'épouse à un champs licite. Un champs peut contenir des rochers et des régions peu propices à la semence, comme le rappelle le parabole du semeur (Marc, 4:1-9). Or, l'abondance de la semence peut permettre de lancer des graines partout avec abondance. À comparer avec : "Je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis." (Genèse, 22:17).
E. Eviter la grossese en pratiquant la sodomie :
E-1. Comme chez les autres peuples, les Arabes pratiquaient la sodomie pour éviter les grossesses à cause de la pauvreté. La pratique de cela lors des menstrues ou quand les femmes allaitaient ou pour ne pas trop vite déformer le corps des femmes était chose courante. Ainsi, la sodomie était d'usage pour le contrôle de naissances.
>> Mujahid ibn Jabr al-Makki (m.721) rapporte que les Arabes abordaient leurs épouses par l'anus lors des menstrues[note5].
>> Deux récits de Aïcha et de Maymuna expriment que leur époux leur demandait de raffermir leurs tampons afin de pratiquer cela lorsqu'elles étaient réglées.
E-2. Quant aux israélites, ils considéraient la pénétration vaginale selon la position du mercenaire honnorant pour la femme, et s'opposaient sévèrement en le gaspillage du sperme. N'ayant pas la version définitive sur le sens exact de la pénétration par l'arrière par Umar de son épouse, suivant l'usage chez les Qorayches visant à éviter la grossesse de son épouse ou durant ses règles, il paraît logique qu'ils aient parlé de présumé strabisme dans le cas de la naissance d'un enfant si cela est pratiqué.
E-3. L'absence d'une telle superstition dans le judaïsme démontre formellement l'invention de cet argument afin de les dissuader de pratiquer la sodomie. Ils sous-entendaient bien-sûr par là la confusion entre les deux orifices, se moquant de leurs discussions au sujet des divergences quant aux positions ou orifices. Semant la confusion pour faire dévier le sujet de la sodomie.
E-4. Les Qorayches pratiquaient la sodomie en vue de contrôler les grossesses ou durant les menstrues. Le verset a justifié le droit de Umar dans cette pratique, désignant les femmes comme un champ de labour à gérer de façon prévoyante pour eux-mêmes, librement. L'idée de l'interdiction de pénétrer l'anus de sa propre épouse est donc une influence découlant des rajouts de Zuhri et d'ibn Abbas lors de la transmission de cet incident, qui est le seul événement fondé comme authentique dont nous possédons des transmissions saines et fiables sous certaines variantes.
F. Copulation durant les règles :
F-1. "Et ils t’interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : 'C’est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d’Allah car Allah aime ceux qui se repentent, et il aime ceux qui se purifient'. Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ par où vous voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l’avance [jachère ou culture]. Craignez Allah et sachez que vous Le rencontrerez. Et fais gracieuse annonce aux croyants !" (2:222-223)
وَحَدَّثَنِي زُهَيْرُ بْنُ حَرْبٍ، حَدَّثَنَا عَبْدُ الرَّحْمَنِ بْنُ مَهْدِيٍّ، حَدَّثَنَا حَمَّادُ بْنُ سَلَمَةَ، حَدَّثَنَا ثَابِتٌ، عَنْ أَنَسٍ، أَنَّ الْيَهُودَ، كَانُوا إِذَا حَاضَتِ الْمَرْأَةُ فِيهِمْ لَمْ يُؤَاكِلُوهَا وَلَمْ يُجَامِعُوهُنَّ فِي الْبُيُوتِ فَسَأَلَ أَصْحَابُ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم النَّبِيَّ صلى الله عليه وسلم فَأَنْزَلَ اللَّهُ تَعَالَى { وَيَسْأَلُونَكَ عَنِ الْمَحِيضِ قُلْ هُوَ أَذًى فَاعْتَزِلُو النِّسَاءَ فِي الْمَحِيضِ} إِلَى آخِرِ الآيَةِ فَقَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم " اصْنَعُوا كُلَّ شَىْءٍ إِلاَّ النِّكَاحَ "
>> النِّكَاحَ signifie le coït vaginal.
F-2. Aïcha rapporte : "Lorsqu'une de nous étions menstruées, le Messager commandait de fermer/charger la source de l'écoulement et s'unissait avec elle." (al-Bukhari, Hayd.)
F-3. Ce que nous avons traduit ici comme "source" est dans la version originale en arabe exprimé dans la formule : تتزرفي فور ادتها . Quant au terme "يبشرن " interpété de différentes manières, il signifie en langue arabe la pénétration. Les opposants de la sodomie au sein des couples interprètent cela de diverses manières.
F-4. Dans une autre variante nous lisons "فتزرت وهى حىض". Ce qui signifie de bourrer le lieu "déchiré" des écoulements, le renforcer.
Au Moyen-Âge, les femmes réglées, si elles étaient vierges laissaient simplement le sang menstruel s'écouler, et si elles n'étaient plus vierges, bouchaient leur sexe par un morceau de bâton enroulé de tissus ou de cotton.
F-5. La pénétration de l'anus était considérée comme n'importe quelle autre pratique érotique chez les Arabes avant l'islam. L'idée d'une interdiction par le Prophète de cette pratique ne se fonde sur rien de fiable. Aucun interdit n'est détenu que ce soit touchant la bouche, ..., ou l'anus. Ce qui est prohibé lors des règles est bien le vagin.
F-6. Généralement le terme "فتزرت" est rendu dans certaines variantes comme le port d'une pagne, mais il est ici question d'empêcher les écoulements. Or, au Moyen-Âge, lors des menstrues l'usage était de fourrer un petit bâton enroulé de tissus et de cotton. Le terme "تزر" des descriptions selon Aïcha ou Maymuna signifie en arabe l'idée de renforcer ou charger. Autrement dit, d'empêcher temporairement les écoulements.
-----------------------------
[note1] Ce commentaire est donc mawquf.
[note2] Temsemani explique que ce hadith est faible dans son ouvrage intitulé "Sciences du hadith" que le Chaykh abd el-Aziz ibn Seddik a révisé.
[note3] Rapporté par plusieurs compilateurs dont ibn Maja, Ahmad etc.
[note4] Ce qui rappelle l'incident où le Messager trouvant Ali en froid avec Fatima (sa fille) dormant à terre l'interpelle en le nommant "abu Turab", soit "père de la terre"...
[note5] Cité par ibn Jarir at-Tabari dans l'exégèse du verset (al-Baqara, 223). Abu'l Hajjaj ibn Jabr est un savant de la seconde génération qui a pris des enseignements chez de grands Sahabas comme Ali ibn abi Talib, Abdallah ibn Mas'ud, Sa'd, Aicha, ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire