A. Introduction :
Nous allons partager une synthèse de la thèse de doctorat du Docteur Bünyamin Erul intitulé Sahabenin Sünnet anlayışı (L'appréhension de la notion de Sunnah chez les Compagnons du Prophète) qui constitue une belle analyse de terrain au sujet de le l'islam primitif. Nous Allons présenter ici une version résumée des pages 14 à 40 de la thèse de doctorat (traduite par mes soins).
I- Notion de Sunnah en Langue Arabe et dans le Coran
La racine du mot "Sunnah" est S-N-N, et existait dès la période préislamique chez les Arabes et dans leur littérature. Ils connaissaient et employaient ce terme en tant que verbe et comme nom, signifiant des idées évoluant du plus abstrait vers le plus concret. Sans entrer dans une analyse sémantique poussée, nous allons partager ici des formes d'usages du terme dans les sources anciennes disponibles.
En tant que nom, le terme sunnah signifie ; "chemin", "parcours", "mode de vie", "mode d'action". (...) Dans la période préislamique, la racine S-N-N touche davantage le domaine comportemental. Les Arabes d'avant l'islam entendaient par là les pratiques et usages ancestrales. Ainsi, le terme sunnah qui n'était pas étranger aux Arabes, vient en 14 endroits à travers le Coran au singulier ; et deux fois au pluriel. Huit de ces versets parlant de "sunnah d'Allah", et les autres de "notre sunnah", "la sunnah de ...", et "sunnah des anciens".
II- Notion de Sunnah chez le Prophète
Nous nous intéresserons davantage dans cette étude à l'usage du terme sunnah chez le Prophète, et tenterons d'établir dans quel sens et acception ce terme était usité par lui. Plus précisément, nous tenterons de déterminer dans quelle mesure l'appréhension personnelle du Prophète a contribué dans l'institution de la notion de sunnah du point de vue historique.
II.a- L'usage de la racine "Sunnah" en tant que verbe
Nous constatons que dans une partie des usages du terme par le Prophète, il s'agit d'un usage discursif banal du mot dans son sens commun et dans son acception générale.
1- Dans le sens "d'ouvrir une voie à un usage bon ou mauvais en devancier" :
(...)"Quiconque institue en islam une bonne sunnah, sera rétribué pour son propre compte ainsi que de son application par quiconque sans que personne ne soit privée de rétribution. Quiconque institue une mauvaise sunnah
sera rétribué pour son propre compte ainsi que de son application par quiconque sans que personne ne soit privée de rétribution. "
Dans ce récit, le Prophète use de ce terme dans le sens d'initier un usage bon ou mauvais. Cet usage du terme sous forme verbale vient ici sous la forme sanna, dans le sens littéral, de façon neutre sans connotation positive ou négative particulière de ce terme. (...)
Dans quatre variantes de cette première catégorie d'usage du terme par le Prophète nous trouvons un antagonisme typique sunna-i hasana x sunna-i sayyia, saliha x sayyia, khayr x charr, khayr x sayyia et dalâl x hudâ. (...) L'usage neutre chez le Prophète de ce terme dans de sens d'innover (ihdath), envisage ainsi une dichotomie positive-négative. au sein de la notion de sunnah (...) Citons également l'usage par le Prophète du terme dans un sens positif :
"D'après Muad ibn Jabal, celui-ci rattrapa un jour une prière en cours et se leva compléter seul le nombre de rak'at après la prière collective. Et le Prophète dit à la suite de cela :
"Muad (en faisant ainsi pour la toute première fois) a innové (ihdath) pour vous une Sunnah. Désormais faites ainsi.". D'après un autre récit, ibn Mas'ud fit un jour ainsi, et le Prophète aurait dit : "ibn Mas'ud
(en faisant ainsi pour la toute première fois) a innové (ihdath) pour vous une Sunnah. Désormais faîtes ainsi." (...)
Agissement de Muad = innovation + Avalisation du Prophète = sunnah
(...)
2- Dans le sens "d'instituer", "d'établir" :
L'İmam Malik rapporte un récit sans chaîne de transmission, racontant qu'un jour le Prophète sortit de la prière avant d'avoir achevé celle-ci en sorte que lorsqu'on l'interpella il aurait dit : "J'ai été conduit à ainsi oublier en vue d'instituer (li asunna) comment réparer. (...)
3- Dans le sens de " l'application d'une règle, d'un comportement " :
(au sujet des mazdéens)"Appliquez-leur le statut des Gens du Livre.". (...)
4- Dans le sens "d'agir de façon exemplaire", "d'initier une sunnah "...
5- Dans le sens de "suivre un exemple, un chemin" :
Les sources rapportent d'après Hudayfa ibn al-Yaman (m. 36), qu'un jour celui-ci interrogea le Prophète, pour savoir si un jour si une situation non souhaitable succèdera à leur situation enviable, et que celui-ci lui répondit par l'affirmative puis expliquât cela ainsi : "(Cette mauvaise impasse à venir) est une communauté telle, qu'elle suivra d'autres voies que la mienne, prendra un chemin que je n'ai point montré. Tu connaitras certains de ceux-ci, et d'autres pas."
D'après ce que rapporte Muslim (m. 261), le récit présente certaines nuances : "Après-moi viendront des dirigeants tels qu'ils ne suivront pas ma voie et abandonneront mon chemin."
Comme nous le voyons les deux récits emploient l'idée ou le sens de suivre une voie, suivre les traces et le terme hady est employé ici pour désigner cette notion. Le sens du terme sunnah est visé ici de façon nette. (...) Si nous repassons en vue les récits vus jusqu'ici, nous constatons que le Prophète use généralement de la racine sanna pour évoquer la notion de sunnah. La déclinsaion istinân est quant à elle utilisée par les disciples postérieurement à lui.
II.b- L'usage du terme"Sunnah" en tant que nom
Nous constatons que le Prophète a davantage employé la racine S-N-N sous forme de nom :
1- Dans le sens de : "voie", "usage", "mode de vie" et de "comportement"...
2- Dans le sens "d'un comportement institué par le Prophète"...
3- De "façon duelle Sunnah-Coran" :
Selon les sources, dans certains récits nous rapportent le Prophète citant le Coran et la Sunnah ensembles.
Citons certains récits à ce sujet :
a- Il existe des versions diverses sur les choses confiées par le Prophète à sa communauté lors du sermon d'adieu : (...) Il existe trois version de choses confiées pour sa communauté après lui :
1- Livre de Dieu et Sunnah du Prophète : rapporté par Mâlik, Wâqdî, ibn Hicham, Tabari. Hâkim et ibn Abdilbarr.
2- Livre de Dieu et la Maisonnée du Prophète : rapporté par Muslim, Ahmad, Tirmidhi et Darimi.
3- Le Livre de Dieu : rapporté par Wâqidî, ibn abî Chayba, Muslim, abû Dawud et ibn Maja.
(...) En conclusion, étant donné qu'il n'y a pas de faiblesse dans les chaînes des transmetteurs ou le récit propre attribué au Prophète permettant de discriminer l'un des récits comme supérieur aux autres, la version évoquant uniquement le Coran apparaît comme la version la plus authentique. Les divergences entre sunnites et chiites au sujet de la sunnah et du statut de la Maisonnée du prophète a manifestement conduit à générer une telle adaptation divergeante du récit dans les deux camps. (...)
Dans une partie prédominante de l'usage de ce terme dans la bouche du Prophète, nous voyons un usage dans le sens commun du mot. Ces usages ne se différenciant en rien de celui constaté dans les temps préislamiques.
Notre conviction est qu'au commencement, l'usage neutre du terme dans un sens positif ou négatif, dans un processus graduel, a insensiblement glissé dans le sens d'une institution positive d'agissements et comportements à suivre.
Dans une partie des récits que nous avons compilé, l'usage du terme par le Prophète semble à la fois fait dans le sens commun banal usuel et dans un sens terminologique mineur. Ce processus est typique de toute spécialisation terminologique d'un mot commun.
Etant donné que presque tous ces récits sont transmis dans leur sens et non dans leur forme originelle, il est impossible de déterminer si le Prophète a personnellement utilisé ces termes précis. Certes, une partie de ces termes doit être propre au Prophète, et d'autres être utilisés par les transmetteurs à mesure que la notion de sunnah s'instituait au fil du temps. Cela se constate par ailleurs matériellement à travers les variantes de ces récits. (...) Nous avons partagé nos inquiétudes au sujet des hadiths faibles et à la nécessité de les traiter avec circonspection.
Nos avons ainsi vu que le Prophète a utilisé le terme sunnah avec la dichotomique sunnah des anciens ou celle instituée par les prophètes, telle la sunnah d'Abraham dans une opposition mauvaise sunnah et bonne sunnah. (...)
III. La Thèse de la Sunnah comme Notion Tardive
(...)
IV-Notions de Sunnah chez les Sahabas
A- Notion de Sunnah chez les anciens parmi les Sahabas
A.1- Usage du terme sunnah chez abu Bakr :
Qays ibn abi Hâzim (m. 77) rapporte qu'après le décès du Prophète, abu Bakr désigné comme Caliphe fit ce sermon depuis la chaire de la mosquée aux fidèles lors de son intronisation : "Ô gens. Vraiment j'aurais souhaité que ce soit un autre que moi qui se trouve à ma place en ce moment. Si vous attendez de moi que j'assume la sunnah du Prophète, je n'en ai pas les aptitudes. Car lui était protégé des jeux du diable et renforcé par les révélations célestes." (...)
Or, d'après les rapports d'ibn Sa'd (m. 230), d'al-Hassan al-Basri (m. 110), suivant d'autres chaînes de transmetteurs, abu Bakr aurait dit : "Si vous attendez de moi d'agir comme le Prophète, j'en suis incapable.", mentionnant les termes "agissement" en lieu et place de "sunnah".
Si nous nous fions à la version citée plus haut, en l'an 11, lors du sermon d'intronisation d'abu Bakr, nous pouvons constater l'usage des notions de "sunnah de votre prophète" ou "sunnah du Messager". Il est notoire que le Caliphe use de ce terme dans un sens politique. Autrement dit, en tant que vicaire du Prophète, il souligne par là ne pas être aussi pur que le Prophète, dans la gestion des conflits, litiges et différents. Priant les gens de ne pas attendre de lui cette splendeur. (...) Il nous faut admettre que l'usage chez abu Bakr de ce terme dans une connotation politique a plus tard été compris dans un sens plus étendu. (...)
A.2- Usage du terme Sunnah chez Umar :
D'après les rapports divers de récits au sujet de Umar, nous notons que celui-ci a utilisé à de nombreuses occasions ce terme. (...) Umar use de ce terme pour qualifier des agissements du Prophète, et des rituels prophétiques touchant notamment le pèlerinage.
Comme dans cet exemple, avec l'usage de ce terme pour signifier la gestuelle nécessaire dans la prière commune.
"(Dans l'inclinaison) empoigner les genoux lors de l'inclinaison (rukû) est une sunnah, empoignez-y donc les genoux. "
Selon les sources, nous trouvons qu'Umar usait du terme sunnah dans plusieurs de ses lettres administratives ou à l'occasions de cetains commandements. (...)
D'autre parts, nous trouvons qu'Umar usait de ce terme dans un sens purement usuel : "(Au sujet des Caliphes devant lui succéder) si je ne craignais pas que cela institue une sunnah, j'aurais fait l'appel à la prière moi-même."
Ici, Umar emploie le terme sunnah dans le sens "d'ouvrir une voie", "lancer un usage", "constituer un exemple" ou une idée tournant autours de cela et exprime sa crainte d'instituer l'appel à la prière comme une tâche caliphale.
Un autre usage de ce genre se constate chez lui lors du voyage pour la Umrah, quand lavant son habit souillé suite à un rêve érotique, Amr inn el-As (m.43) lui dit (à Umar) de laisser cet habit jauni et de vêtir un habit neuf, et Umar de lui répondre : Un autre usage de ce genre se constate chez lui lors du voyage pour la Umrah, quand lavant son habit souillé suite à un rêve érotique, Amr inn el-As (m.43) lui dit (à Umar) de laisser cet habit jauni et de vêtir un habit neuf, et Umar de lui répondre : "Tu m'étonnes Amr. Si toi tu trouves un habit neuf, pense-tu que tout-le-monde en a les moyens ?" Et d'ajouter : "Par Dieu, si je faisais ainsi, cela deviendrait une sunnah. Au contraire, je ferai comme je l'ai vu chez mes devanciers et laverai mon habit souillé.".
(...) De même un commandant rédigea dit-on une lettre à Umar, dans laquelle il se plaignit du desertement de la troupe de renfort devant assurer leurs arrières et de prendre leur relève, ce à quoi Umar aurait répondu : "(En agissant de la sorte, ceux-ci) ont été un mauvais exemple et ont introduit une mauvaise sunnah." Ce récit montre qu'en qualifiant la prière nocturne commune du tarawih en exprimant "Quelle agréable innovation (bid'ah)" entre les années 13 et 22 de l'hégire, il usait de ce terme d'une façon encore en vigueur dans son sens usuel commun, sans notion terminologique particulière. Au point que celui-ci pouvait user d'une part de l'expression "une bonne bid'ah",et d'autre part des termes "mauvaise sunnah". Il est remarquable qu'ici les termes sunnah et bid'ah sont tous deux utilisés simplement dans le sens d'innover de façon interchangeable.
A.3-Usage du terme Sunnah chez ibn Mas'ud :
Abordons à présent un troisième cas d'usage de ce terme chez Abdullah in Mas'ud (m. 32) qui est rapporté dans les chroniques des historiens anciens :
(...) Un cas d'usage caractéristique de ce terme est le récit célèbre suivant où ibn Mas'ud utilise la dichotomie sunnah x bid'ah :
"Agir modestement dans le cadre de la sunnah vaut mieux qu'exagérer dans le cadre de la bid'ah." ibn Mas'ud privilégiait de faire concernant les prières surrérogatoires, le jeûne, les incantations juste autant que le Prophète plutôt que d'en rajouter. Car dans tout agissement du Prophète il devait y avoir une certaine mesure à prendre en exemple. C'est de par cette conception qu'ibn Mas'ud protestait quand un groupe de personnes s'assemblât un jour dans la mosquée pour faire des incantations collectives, que ni le Prophète, ni ses Sahabas n'avaient jamais faîtes de cette façon, se disant les uns aux autres : - 'Dites ceci autant de fois, cela autant de fois', leur répliquant : - 'Comptez donc vos péchés, je suis garant que Dieu les recomptera pour vous.' ".
Un usage similaire à celui d'ibn Mas'ud vient d'Ubayy ibn Ka'b (m. 19) : "Accrochez-vous à la modestie de la sunnah !... Car la modestie dans le cadre de la sunnah est préférable à agir à contresens de ceci en exagérant. Alors voyez comme vous oeuvrez, que ce soit peu ou beaucoup en veillant à leur conformité de la sunnah et la pratique du Prophète !"
L'usage dans cette expression des termes sunnah, chemin ou méthode comme synonymes est intéressant (...)
(Conclusion...)
En conclusion, il ressort de l'étude de cette compilation de récits usant de ce terme montre que l'expression"Sunnah du Prophète" ou plus courtement"Sunnah", que cette notion a subi une évolution terminologique durant les 30 premières années de l'époque des quatre premiers Caliphes, en fluctuant progressivement selon leur contexte changeant dans la bouche des disciples comme Abdurrahman ibn Awf, ibn Mas'ud, Hudayfa ou Ubayy ibn Ka'b, pour au fil des années, acquéir une acception spécifique, ou pour le moins en constituer le terreau précurseur. Notre appréhension est que si nous faisions une analyse plus poussée de l'usage de ce terme chez les Sahabas, nous retrouverions un usage très hétéroclite chez ceux-ci, que ce soit chez les Sahabas cités ici ou les autres. (...) Sans doute, de par la fonction impartie et attribuée par le Coran au Prophète, les usages ou la Sunnah du Prophète et son rôle central est indéniable. Mais nous devons admettre que l'idée de sunnah que nous trouvons comme déjà existante en tant que mot dès le début, déjà avant la carrière du Prophète, a pris un sens terminologique particulier désignant l'ensemble des agissements du Prophète qui s'est institué graduellement. Nous pouvons formuler cette institution terminologique de cette façon :
Idée-Action-Nom-Concept
Que ce soit par l'incitation et l'invitation coranique, ou par l'exercice prophétique du comportement souhaitable (uswa-i hasanah), et l'idée de se conformer au Prophète, ce processus s'est déroulé dans une période de temps fort courte en se traduisant rapidement en action, et cet usage fut les premiers temps exprimé dans le sens : "d'une action", "une activité", "une pratique", "une guidance", "une nature première", ou "une Sunnah". Dans les années où la conception de Sunnah n'était pas encore instituée, il était déjà fait mention des gestes souhaitables avec ces termes divers. Le Prophète et les Sahabas ont ainsi pu tantôt user du terme Sunnah usuel pour désigner cette idée. Chez Umar, ibn Mas'ud et Ali, l'usage de ce terme commençait à déborder au-delà du sens usuel et a entamer une conceptualisation plus spécifique à l'islam de ce terme. Ainsi, le terreau de la conceptualisation de la notion de Sunnah a ainsi été fondé à cette époque précoce et ce processus s'est achevé plus tard pour donner à ce terme l'acception spécifique que nous lui connaissons de nos jours.
Sur base des récits et rapports compilés et étudiés jusqu'ici, nous pouvons donc résumer l'évolution sémantique et terminologique de la notion de Sunnah comme suit : les jeunes Sahabas à l'instar d'Aïcha, ibn Abbas ou ibn Umar ont développé et spécifié un sens particulier à cette notion qui en déterminera le devenir terminologique. Ce qui conduisit donc, avec les décès des Sahabas plus anciens -environs entre H. 40-70-, par l'établissement des jeunes Sahabas comme autorité ultime, à un changement terminologique caractéristique.
Pour résumer, la notion de sunnah qui existait déjà avant l'islam, a été usité par le Prophète et des Sahabas, et a commencé à acquiérir un caractère nouveau chez les anciens Sahabas et acquis par le biais des jeunes Sahabas un sens nouveau. Voici une présentation simplifiée de ce processus :
Chez les Arabes : période préislamique
Dans le Coran : 610-632
Chez le Prophète : 610-632
Chez les Anciens Sahabas : 632-661 (I. 30 ans)
Chez les Jeunes Sahabas : 661-691 (II. 30 ans)
Ces récits que nous avons compilé à partir des sources disponibles en veillant à choisir les sources qui semblent les plus fiables tant que cela se peut, infirme la thèse des théologiens soutenant que la notion de Sunnah aurait été vaguement élaborée à une époque tardive, et soutenu que la notion existait sous une forme d'ébauche dès le commencement, mais a évolué dans le concept et sa portée au fil des générations.
(fin de la citation)
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