A) INTRODUCTION :
Nous allons étudier dans ce billet la question de l'apostasie en paleo-islam. Comme dans les autres articles, nous allons analyser l'approche de ce sujet aux débuts de l'islam, partager les hadiths et présenter nos conclusions critiques.
Malgré la permission du Prophète aux apostats de rejoindre la Mecque lors de la trève d'Hudaybiyya, les savants du monde musulman ont codifier la peine de mort à l'encontre des apostats de façon systématique et rigoureuse.
B) LES VERSETS ET HADITHS :
B-1. LES VERSETS CITÉS DANS CE CADRE :
(4:89-90) : "Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur, excepté ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui viennent chez vous, le cœur serré d’avoir à vous combattre ou à combattre leur propre tribu. Si Allah avait voulu, il leur aurait donné l’audace (et la force) contre vous, et ils vous auraient certainement combattu. (Par conséquent,) s’ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu’ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux."
(9:11-12) : "Mais s’ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, ils deviendront vos frères en religion. Nous exposons intelligiblement les versets pour des gens qui savent. Et si, après le pacte, ils violent leurs serments et attaquent votre religion, combattez alors les chefs de la mécréance - car, ils ne tiennent aucun serment - peut-être cesseront-ils ?"
Ces deux passages concernent bien les personnes reniant leur foi et s'attaquant aux musulmans, et pas ceux demeurant pacifiques malgré leur refus de croire. En effet, la question de l'immunité des personnes ayant embrassé l'islam posait un dilemne concernant les personnes ayant rejoint par la suite le camp ennemi. Leur conversion passée et leur position dans le camps ennemi armés laissait planer un doute sur le droit de verser leur sang.
(5:33) : "La rétribution de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient mis à mort, ou attachés à un poteau [sous le soleil], ou que soient coupées leur main et leur pied opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment."
(4:93) : "Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment."
Ainsi, le Coran levait l'immunité des apostats qui brandissent les armes contre les fidèles.
B-2. PREMIÈRE EXÉCUCTION D'APOSTATS EN ISLAM ET VERSET (COR. 5:33) :
Narré par Abou Qilaba : "Une fois Umar ibn Abdalaziz s'assis sur son trône dans la cour de justice de sa maison afin que les gens puissent se rassembler devant lui. Il les fit entrer et (quand ils entrèrent), il dit : 'Que pensez vous d'al-Qasama ?' Ils répondirent : 'Nous disons qu'il est permis de dépendre d'al-Qasama en talion, comme les Caliphes musulmans précédents effectuaient le talion qui en dépendaient.' Il me dit ensuite : 'Ô abou Qilaba ! Qu'en dis-tu ?' Il me fit arriver devant les gens (...) Je dis : 'Par Allah, le Prophète n'a jamais exécuté quelqu'un excepté dans une des trois situations suivantes : Une personne qui tuait quelqu'un injustement était exécuté (par le talion); une personne mariée qui pratiquait une relation sexuelle illégale, un homme qui se battait contre Allah et Son Apôtre, désertait de l'islam et devenait un apostat.' Les gens dirent alors : 'Anas ibn Malik n'a-t-il pas relaté que l'Apôtre coupait leurs mains, brûlait leurs yeux et ensuite les jetait sous le soleil ?' Je dis : - Je vais vous dire ce que disait Anas : Huit personnes venant d'Ukl allèrent à l'Apôtre et firent devant lui le serment d'allégeance à l'islam (devinrent musulmanes). Le climat du lieu (Médine) ne leur convenait pas : ils tombèrent malades et s'en plaignirent auprès de l'Apôtre. Il leur dit : 'Ne sortiriez-vous pas chez les bergers de nos chameaux dans le désert et ne boiriez-vous pas du lait et de l'urine des chameaux ?' Ils dirent : 'Oui.' Ils sortirent et burent du lait et de l'urine des chameaux, recouvrèrent la santé et tuèrent le berger de l'Apôtre et prirent tous les chameaux. Cette nouvelle arriva à l'Apôtre d'Allah, il envoya donc (des hommes) pour suivre leurs traces et ils furent capturés. Il ordonna ensuite qu'on coupât leurs mains et pieds opposées, leurs yeux furent percés comme ceux de leurs victimes, et il les laissa sous le soleil jusqu'à ce qu'ils meurent. J'ai ajouté : 'Qu'est-ce qui peut être pire que ce que ces gens ont fait ? Ils ont quitté l'islam, commis le meurtre et le vol.' Anbasa ibn Said dit ensuite : 'Par Allah, je n'ai jamais entendu un récit comme celui d'aujourd'hui.' Je dis : 'Ô Anbasa ! Dénies-tu mon récit ?' Anbasa dit : 'Non, mais tu as relaté le récit de la manière qu'il devrait être relaté. Par Allah, ces gens sont en bien-être aussi longtemps que ce Cheikh (Abou Qilaba) est parmi eux.' J'ai rajouté : 'Certes à partir de cet évènement il y a eu cette tradition instituée par l'Apôtre.' (...) "
Ceci constitue le premier cas d'exécution d'apostats en islam, qui a été repris par la suite. Soulignons que les condamnés étaient coupables de meurtre, de mutilation et de vol. Dans le cadre des versets cités plus haut, il est question d'agitateurs armés. Il est central de situer l'événement fondateur dans son contexte.
La peine leur étant infligée par le Prophète est très exactement fondée sur le passage suivant ; (Cor. 5:33) :"La rétribution de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient mis à mort, ou attachés à un poteau (sous le soleil) [note1], ou que soient coupées leur main et leur pied opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment."C'est-à-dire d'individus faisant la guerre au Messager et semant la corruption. Nous noterons que la peine infligée aux huits apostats mentionnés comme indiquant cette condamnation selon Abu Qilaba concerne très précisément ceci.
En outre, notons que cet incident est antérieur de six mois à la convention d'Hudaybiyya incluant parmi les clauses de laisser émigrer sans crainte les apostats reniant l'islam à la Mecque dans le camp de Qoraïche.
B-3. PERMISE MAIS PAS OBLIGATOIRE.
1. Aïcha rapporte ceci : "L'Apôtre a dit : 'Le sang d'un musulman qui confesse que nul n'a le droit d'être adoré à part Allah et que je suis son Apôtre n'est PERMIS que dans trois cas : En châtiment pour un meurtre, une personne mariée qui a des relations sexuelles illégales et celui qui renonce à l'islam (l'apostat) et lutte contre la communauté : ces derniers seront liés trois jours [puis relachés], tués en leur coupant une main et un pieds en biais ou expulsés." (al-Bulugh'ul Maram, ibn Hajar.)
2. Abdallah ibn Mas'ud rapporta ceci : le Messager d'Allah se leva et dit : "Par celui auprès de qui il n'est de dieu que lui, le sang d'un musulman qui porte témoignage qu'il n'y a de dieu qu'Allah, et que je suis son Messager, n'est PERMIS que dans trois cas : celui qui abandonne l'islam, et déserte la communauté [Ahmad, un des narrateurs, doute de si le Prophète a utilisé le mot li'l-jamā'a ou al-jamā'a), et l'adultère marié, et une vie pour une vie."(al Jāmi'ul Sahīh, al-Bukhāri.)
Ce hadith est le plus sain acquis, or il montre bien une permission et non une obligation. Ce qui rejoint à la fois le Coran et la souplesse dans le traité d'Hudaybiyya.
B-4. MUHAMMAD A-T-IL FAIT EXÉCUTER LES POÈTES ET LES APOSTÂTS ?
Une fausse idée assez répandue est que le Prophète aurait fait exécuter les poètes et les apostats. Cette croyance prend source dans certains récits plus ou moins accrédités par les historiens.
Il n'existe strictement aucun cas de condamnation à mort au motif d'une apostasie seule à travers les ouvrages de hadiths. Les cas de condamnations d'apostats existent, or, chaque cas répertorié est poursuivi d'animosité et de propagande à l'encontre de la nouvelle religion. Ce qui nous ramène au verset (5,33) susmentionné.
Le rôle des poètes était d'exciter à la guerre en jouant sur les cordes sensibles. Certaines personnes étrangères à la culture arabe ante islamique ont pensé que ce seraient les poètes et les apostâts qui seraient la cible du Prophète.
Un verset du Coran commande de viser les chefs des troupes ennemies, ce qui devait endiguer les guerres et pertes humaines.
"S’ils attaquent votre religion, (alors) combattez les chefs des infidèles." (Coran, 9:12)
On dénote une trentaine d'agitateurs éliminés ou réformés à travers les sīra, tabaqāt et maghāzi, certains se trouvent avoir apostasié.
1. Nader ben Haris
- Détails : Nadir bin Haris, Il était l’un des ennemis les plus féroces du Messager. Avant l'Hégire, Nadir, avec certains notables de La Mecque, faisait partie de ceux qui ont encerclé la maison du Messager afin de l'assassiner. Ce siège, C'est l'une des raisons pour lesquelles Muhammad a décidé d'émigrer et d'émigrer à Médine. Nadir, qui a été capturé lors de la bataille de Badr, a pratiqué la torture et la cruauté à La Mecque, dans ses poèmes sarcastiques il s'en vantait. Il a été exécuté.
- Sources : Ibn Ishak, « Sîret-i Ibn Ishak » ; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
2. Uqbah ben Abou Muayt
- Détails : Ukbah bin Abu Muayt, Il est connu comme quelqu’un qui a attaqué physiquement et insulté le Messager à plusieurs reprises. L'un des événements les plus connus, Pendant que Muhammad se prosternait dans la Kaaba, Uqbah lui plaça des tripes de chameau sur la tête afin de l'étouffer. Il a également joué un rôle actif parmi ceux qui opprimaient les musulmans à La Mecque. Il a été capturé lors de la bataille de Badr et Il a été exécuté sur ordre du Messager pour ses cruautés et hostilités passées.
- Sources : Ibn Hisham, « Sîret-i Nebî » ; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
3. Abou Azza
- Détails : Abu Azza était l'un de ceux qui ont combattu contre les musulmans lors de la bataille de Badr et ont été capturés dans cette guerre. Il a demandé pardon à l'apôtre en lui parlant de ses petits enfants qui l'attendaient à la maison et a promis de ne plus se battre contre les musulmans. Cependant, il a rompu sa promesse lors de la bataille d'Uhud et s'est battu à nouveau contre les musulmans, et a été exécuté lorsqu'il a été capturé pour la deuxième fois.
- Sources : Ibn Hisham, « Sîret-i Nebî » ; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
4. Muawiyz ben Mugira
- Détails : Muawiyah bin Mugire s'est battu contre l'Islam en tant que l'un des notables de La Mecque. Après la bataille de Badr, il fut envoyé à Médine comme espion, mais il fut capturé et exécuté après avoir été emprisonné pendant un certain temps.
- Sources : Ibn Ishak, "Sîret-i Ibn Ishak".
5. Khalid ben Sufyan ben Nubeyh
- Détails : Halid bin Sufyan, C'était un dirigeant qui était en train d'organiser une attaque contre Yathrib. Abdallah ben Enis l'a éliminé sur ordre de l'apôtre.
- Sources : Ibn Sa'd, « Tabakat al-Kubra » ; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
6. Ukl et Urayna (8 personnes)
- Détails : Ces gens sont venus à Médine et ont demandé à devenir musulmans, mais ils ont ensuite tué un berger musulman et volé son troupeau de chameaux. Lorsqu'ils furent attrapés, Ils furent punis sur ordre de l'apôtre.
- Sources : Sahih Boukhari ; Sahih Muslim.
7. Abou Afak [note2]
- Détails : Abu Afak était un poète juif et chef incitant aux hostilités qui critiquait les musulmans, il plannifiait d'isoler le Prophète à Yathrib. Son hostilité se manifestait par des insultes envers les musulmans, notamment dans ses poèmes satiriques. Il a été éliminé sur ordre de l'apôtre.
- Sources : Ibn Ishak, "Sîret-i Ibn Ishak".
8. Asma bint Marwan
- Détails : Esma, C'était une femme qui critiquait le Messager et les musulmans avec des poèmes sarcastiques. Ces poèmes visaient à semer la discorde et à accroître l'hostilité parmi les musulmans. Elle a été éliminé sur ordre de Muhammad.
- Sources : Ibn Ishak, "Sîret-i Ibn Ishak".
9. Ka'b ben Achraf.
- Détails : Ka'b était un leader et poète juif qui nourrissait de l'hostilité envers les musulmans et les incitait à les combattre. Il écrivit des poèmes contre les musulmans et provoqua leurs ennemis contre eux. Il a été tué sur ordre de l'apôtre.
- Sources : Sahih Boukhari ; Ibn Ishak, "Sîret-i Ibn Ishak".
10. Ibn Sunayna
- Détails : Ibn Suneyna, un marchand juif, a été exécuté pour avoir participé au siège à Médine.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
11. Abou Rafi
- Détails : C'était un dirigeant juif hostile envers les musulmans et participant à des plans visant à les éliminer. Il a été exécuté sur ordre de l'apôtre.
- Sources : Sahih Boukhari ; Sahih Muslim.
12. Zeinab bint Haris
- Détails : Zeynep, C'était une femme qui avait tenté d'empoisonner Muhammad. À la suite de cette action, un compagnon est mort et Zeynep a été exécuté pour cette raison.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
13. Kinana ben Rabi
- Détails : Kinane, l'un des dirigeants des Juifs de Khaybar, a joué un rôle actif dans la guerre contre les musulmans. Il a été tué pour cette raison.
- Sources : Ibn Ishak, « Sîret-i Ibn Ishak » ; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
14. Harith ben Suveyd ben Samit
- Détails : Il a été condamné pour avoir assassiné un musulman.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
15. Manzur ben Zabban
- Détails : Il s'agissait d'un chef de tribu qui s'est comporté de manière hostile envers les musulmans et cherchait à les éliminer et a été éliminé pour cette raison.
- Sources : Ibn Ishak, "Sîret-i Ibn Ishak".
16. Abdallah ben Hatal
- Détails : C'était quelqu'un qui a apostasié sa religion et commis un meurtre après être devenu musulman. Il fut condamné lors de la conquête de la Mecque.
- Sources : Sahih Boukhari ; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
17. Mikyas ben Subabe
- Détails : C'était quelqu'un qui a apostasié, a assassiné un homme et est passé dans les rangs ennemis. Il fut condamné lors de la conquête de la Mecque.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
18. Huwayris bin Nuqaysh
- Détails : Il était un agitateur de guerre ayant participé à une tentative d'assassinat du Prophète et fut exécuté lors de la conquête de La Mecque.
- Sources : Ibn Ishak, "Sîret-i Ibn Ishak".
19. Harith ben Talatila
- Détails : Il a été condamné pour son influence militaire visant à stopper la propagation de l'islam.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
20. Arnabah
- Détails : Il existe des informations limitées sur cette personne, mais on sait qu'il était agitateur de guerre
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
21. Sara
- Détails : C'était une femme qui chantait des chansons critiquant et se moquant de Muhammad et des musulmans pour exciter à les combattre. Elle fut exécutér lors de la conquête de La Mecque en raison de leur hostilité et de leurs insultes.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
22. Umm Sa'd
- Détails : Il existe des informations très limitées sur cette personne. Umm Sa'd est connue comme quelqu’un d’hostile au Messager et inciter à le combattre.
Cependant, les informations détaillées et les enregistrements sur des événements spécifiques sont limités.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
Quatorze agitateurs figurant parmi les agitateurs furent pardonnés pour s'être repliés ou réformés.
1. Abû Sufyân ibn Sahr ibn Harb
- Détails: Abû Sufyân ibn Sahr ibn Harb était un chef de La Mecque et l'un des principaux opposants à l'Islam avant sa conversion. Il a dirigé plusieurs expéditions militaires contre les musulmans, notamment lors des batailles d'Uhud et de la Tranchée. Après la conquête de La Mecque par les musulmans, il a embrassé l'Islam et est devenu un compagnon respecté du Prophète Muhammad.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
2. Abû Sufyân ibn Hâris
- Détails : Abû Sufyân ibn Hâris était également un des chefs de La Mecque et un opposant farouche à l'Islam au début de la prédication de Muhammad. Il a participé à plusieurs conflits contre les musulmans avant de se convertir à l'Islam après la conquête de La Mecque.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
3. Anas ibn Zunaym
- Détails : Anas ibn Zunaym était un chef de tribu à l'époque de Muhammad. Il est connu pour sa participation à des conflits militaires contre les musulmans.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra"; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
4. Asîd ibn abû Unâs
- Détails : Asîd ibn abû Unâs était un chef de tribu à La Mecque qui s'opposait activement à l'Islam au début de sa prédication. Il a participé à plusieurs batailles contre les musulmans.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
5. Furât ibn Hayyân
- Détails : Furât ibn Hayyân était un opposant à l'Islam à l'époque du Prophète. Il a été impliqué dans des conflits militaires contre les musulmans.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra"; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
6. Abdullah ibn Sa'd ibn abu Sarh
- Détails : Abdullah ibn Sa'd ibn abu Sarh était un scribe du Messager qui, après avoir été converti à l'Islam, a apostasié (abandonné l'Islam) et rejoint les ennemis des musulmans. Il a été épargné par l'entremise d'Uthman Ibn Affan.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra".
7. Ikrimah ibn abu Jahl
- Détails : Ikrimah ibn abu Jahl était le fils de l'un des plus farouches ennemis de l'Islam, Abu Jahl. Il a combattu activement contre les musulmans pendant la période de la prédication de Muhammad à La Mecque et à Médine. Après la conquête de La Mecque, il s'est converti à l'Islam.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
8. Habbar ibn Aswad
- Détails Habbar ibn Aswad était un chef de tribu à La Mecque qui a combattu les musulmans pendant leur période de persécution à La Mecque. Il est connu pour son hostilité envers l'Islam et les musulmans. Il fut épargné.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
9. Safwan ibn Umayya
- Détails : Safwan ibn Umayya était un chef de tribu et un opposant virulent à l'Islam à l'époque de Muhammad. Il a joué un rôle actif dans plusieurs batailles contre les musulmans, notamment à Uhud et à la Tranchée. Après la conquête de La Mecque, il s'est converti à l'Islam.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
10. Wahchi ibn Harb
- Détails : Wahchi ibn Harb était l'homme qui a tué Hamza, l'oncle du Prophète Muhammad. lors de la bataille d'Uhud. Il s'est converti à l'Islam après la conquête de La Mecque.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
11. Abdallah ibn Ziba'ra
- Détails : Abdallah ibn Ziba'ra était un chef de tribu à l'époque de Muhammad, connu pour son opposition à l'Islam et pour ses hostilités contre les musulmans.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra"; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
12. Ka'b ibn Zubayr
- Détails : Ka'b ibn Zubayr était un chef de tribu qui s'est opposé aux musulmans à l'époque de Muhammad. Il a été impliqué dans des conflits militaires contre les musulmans.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra"; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
13. Hint bint Hutba
- Détails : Hint bint Hutba était une femme de La Mecque qui a joué un rôle dans la propagande contre les musulmans, notamment après la bataille de Badr. Elle est connue pour avoir mutilé les corps des musulmans tués à Badr et a été impliquée dans des hostilités contre l'Islam.
- Sources : Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî"; Tabari, "Tarih al-Umam wa al-Muluk".
14. Fartana
- Détails : Fartana était une femme de La Mecque qui a été impliquée dans des hostilités contre les musulmans pendant la période de la prédication de l'apôtre.
- Sources : Ibn Sa'd, "Tabakat al-Kubra"; Ibn Hisham, "Sîret-i Nebî".
Ces informations sont basées sur les sources historiques classiques telles que Ibn Hisham, Tabari et Ibn Sa'd. Elles fournissent un aperçu des rôles et des actions de ces individus à l'époque de Muhammad et des premiers musulmans. Nous constatons qu'il n'existe aucun cas de condamnation à mort pour l'unique motif de l'apostasie. Les cas d'apostats exécutés coïncident avec les autres cas d'agitateurs et de cas de haute trahison en situation de guerre.
B-5. LA RIDDAH, HISTOIRE ET CHRONOLOGIE :
Après la mort de Muhammad en 632, plusieurs soulèvements et rébellions ont éclaté dans la péninsule arabique. Ces événements sont connus sous le nom de "guerres de Ridda" (ou guerres d'apostasie). Voici un résumé de ces soulèvements :
B-5.1. CONTEXTE ET CAUSES.
1. Succession du Messager : À la mort de Muhammad, la question de sa succession a provoqué des tensions. Abu Bakr a été choisi comme le premier calife, mais certains groupes ont refusé de reconnaître son autorité.
2. Rejet du nouveau leadership : Plusieurs tribus arabes, qui avaient accepté l'islam seulement sous la pression militaire de l'apôtre, ont considéré que leur allégeance au prophète ne s'étendait pas à ses successeurs.
3. Réclamation de prophétie : Divers chefs tribaux, comme Musaylima en Yamama, Sajah en Banu Taghlib, et Tulayha en Banu Asad, ont prétendu être prophètes, ce qui a intensifié les conflits.
B-5.2. PRINCIPAUX SOULÈVEMENTS.
1. La rébellion de Musaylima : Musaylima, surnommé "le menteur", était l'un des plus célèbres faux prophètes. Il a réuni une grande armée en Yamama. La bataille décisive contre Musaylima s'est déroulée à Aqraba en 633, où les forces musulmanes ont triomphé malgré de lourdes pertes.
2. Les tribus de Bahreïn et d'Oman : Ces régions ont vu des révoltes menées par des chefs tribaux qui refusaient de payer la zakât (l'aumône obligatoire). Khalid ibn al-Walid a été envoyé pour mater ces rébellions.
3. Rébellion de Tulayha : Tulayha, chef des Banu Asad, s'est proclamé prophète. Il a été défait par les troupes d'Abu Bakr mais s'est finalement converti à l'islam après sa capture.
4. La rébellion de Sajah : Sajah, une prophétesse de la tribu de Taghlib, s'est alliée un temps avec Musaylima avant d'être battue. Elle s'est ensuite convertie à l'islam.
B-5.3. CONSÉQUENCES.
Les guerres de Riddah ont été une période critique de l'histoire islamique, marquant la transition de la communauté musulmane de la direction prophétique à celle califale et posant les bases pour l'expansion rapide de l'islam au-delà de la péninsule arabique. La notion d'apostasie [irtidat] est terminologiquement liée à cette rébellion [riddah].
B-5.4. ABU MUSA ET LA RIDDAH :
Narré par abu Burda : "Le Prophète envoya son grand-père (celui d'abu Burda), abu Musa et Mu'adh au Yémen et leur dit : 'Rendez les choses faciles pour les gens (soyez gentils et indulgents) et ne leur rendez pas les choses difficiles, et donnez-leur de bonnes nouvelles, et ne les repoussez pas et chacun d'entre vous deux devra être obéissant envers l'autre.' abu Musa dit : 'Ô Prophète d'Allah ! Dans notre pays il est une boisson fermentée (préparée) à partir de l'orge appelée Al-Mizr, et une autre (préparée) à partir de miel appelée Al-Bit.' Le prophète dit : 'Tout ce qui couvre la raison est prohibé.' Les deux partirent et Mu'adh demanda à abu Musa : 'Comment récites-tu le Coran ?'. abu Musa répondit : 'Je le récite debout, assis ou lorsque je monte mes montures, à intervalles et morceau par morceau.' Mu'adh dit : 'Mais je m'endors et me réveille. Je dors et espère la récompense d'Allah pour mon sommeil comme je cherche sa récompense pour ma prière nocturne.' Ensuite il (Mu'adh) dressa une tente et ils commencèrent à se visiter l'un l'autre. Une fois Mu'adh visita abu Musa et vit un homme enchaîné. Mu'adh demanda : 'Qu'est-ce ?' abu Musa dit : '(Il était) un juif qui a embrassé l'islam et est devenu maintenant un apostat.' Mu'adh dit : 'Je lui trancherai certainement le cou ! abu Musa demanda ensuite à Mu'adh de s'asseoir mais Mu'adh dit : 'Je ne m'assoirais pas avant que cet homme ne soit éliminé. C'est le jugement d'Allah et de son Apôtre (pour de tels cas)' et répété trois fois. abu Musa ordonna ensuite que cet homme fut exécuté il en fut ainsi."
Il ressort de ce récit que Muadh a voulu appliquer l'usage de l'exécution de cet apostat comme avec les bédouins ayant assassiné les bergers et volé les chameaux mentionné plus haut qui avait institué un usage en regard des apostats.
B-6. POSITION DE UMAR :
Cette information de l'exécution par Muadh de cet homme ayant renié l'islam parvint à Umar ibn al-Khattāb. Celui-ci dit ceci en apprenant cette nouvelle : "N'était-il pas préférable de l'enfermer trois jours en lui donnant du pain et de l'eau en l'invitant à retourner à l'islam ? Espérant ainsi le regagner à l'islam ? Ô mon Dieu ! Je n'étais pas présent au moment de cet événement. Je n'ai rien ordonné à son sujet. Je n'ai montré aucun accord quand j'en ai entendu le récit." (al-Kasani, Badayiu's-Sanayi Beyrut 1402/1982, VII, 134, 135).
De par sa proximité à Muhammad, cette réaction de Umar montre qu'il n'y avait pas d'instruction catégorique d'exécuter les apostats, autrement Umar n'aurait pas montré d'opposition et ne se serait pas remis à Dieu de cet incident. Le Coran permettant la peine suggérée par Umar concernant les apostats : les attacher à un poteau.
B-7. POSITION D'ALI ET HADITH SELON IBN ABBAS :
On rapporte systématiquement un rapport d'après Ibn Abbas selon Ikrima touchant l'apostasie. "Celui qui change de religion tuez-le". Or, ce hadith est un khabar ahad non consolidé par un second témoin. En outre, il est problématique puisque formulé ainsi il faudrait également exécuter les individus changeant de religion pour embrasser l'islam. C'est bien un récit rapporté "en sens" [bi'l mā'na]. Il incombe donc d'en identifier le cadre. ibn Abbas n'ayant rappelons-le que 13 ans au moment du décès du Prophète.
Narré par Ikrima : "Ali fit brûler quelques personnes et cette nouvelle arriva à ibn Abbas qui dit : 'Si j'avais été en ce lieu je ne les aurais pas brûlés, car le Prophète a dit : 'Ne punissez (quiconque) avec le Châtiment d'Allah.' Sans aucun doute, je les aurais exécutés, car le Prophète a dit : 'Si quelqu'un change sa religion, tuez-le et ne châtiez pas par le feu qui est le châtiment divin.' (al-Bukhari, Jihad, İ’tisam, İstitaba, Ahkam, Murteddin ; abu Dawud, Hudud ; Tirmidhi, Hudud ; Nasai, Tahrimu’d-Dem ; ibn Maja, Hudud ; Ahmad ibn Hanbal.)
1. Nous retrouvons dans ce récit d'Ikrima la version originelle de ce rapport d'ibn Abbas qui est souvent invoqué à ce sujet. Il est à relever que sa réaction concerne l'exécution par Ali d'apostats le désignant comme divinité et semant le trouble en collectivité. Cette expression d'ibn Abbas consiste en un parrallèle entre cet incident vécu sous le caliphat de Ali avec le mouvement d'apostasie généré au Yémen sous l'influence d'Aswad al-Ansī, ainsi qu'à la suite de la tendance à l'apostasie dans le Najd qui fit envoyer, au Prophète, abu Musa pour rétablir l'ordre public. Il ne s'agissait pas de banales cas d'apostasie, mais d'un mouvement d'apostasie s'étendant et d'une permission de les exécuter.
2. Ikrima a été critiqué de forger des hadiths au nom d'ibn Abbas et est rejeté par plusieurs anciens. Ce qui fragilise le hadith sahih.
3. ibn Hajar a de même montré qu'ibn Abbas transmettait ainsi d'après un Sahaba plus ancien, car l'incident de la personne commandée d'être brûlée par le Prophète qui changea d'avis disant de le tuer mais de ne pas le châtier par le feu concerne une personne ayant attaqué Zaynab revenant d'Abyssinie en l'an V de l'hégire la laissant en sang et provoquant l'avortement de son bébé dont elle était grosse. Or, à cette date ibn Abbas n'avait que 5 ans.
B-8. TRAITÉ D'HUDAYBIYYA :
"Les musulmans retourneront chez eux cette année (sans avoir accompli la Umra) et reviendront l’année prochaine, mais ils ne resteront pas à La Mecque plus de trois jours. Ils ne porteront pas d’armes autres que leurs épées rengainées. Et les Quraychites s’engagent à ne rien tenter en vue de s’opposer aux musulmans (durant leur séjour à La Mecque). La guerre sera suspendue pour dix années, période durant laquelle les deux parties vivront en totale sécurité sans jamais combattre. Quiconque souhaitera s’unir au Prophète dans son pacte et son alliance pourra le faire et quiconque souhaitera s’unir à Quraych dans son pacte et son alliance pourra le faire également ; tout agression contre la tribu qui se joindra à l’une ou à l’autre partie sera considérée comme visant cette dernière. Si un membre de Quraych se réfugie chez Muhammad sans l’autorisation de son protecteur, il sera renvoyé à La Mecque, tandis que si un partisan de Muhammad revient à la Mecque, il ne sera pas renvoyé à Médine."
Cette convention d'Hudaybiyya confirme clairement cette parole d'Aïcha. Comme les apostats étaient laissés libres d'émigrer à la Mecque. Nous notons le rapport fait par Aïcha avec sa grande science et sa sagesse exemplaire avec le verset suivant.
(5:33) : "La rétribution de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient mis à mort, ou attachés à un poteau, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment."
La convention exigeant de laisser libre les apostats désirant rejoindre la Mecque. Ce traité a succédé la mise à mort des huit apostats de la tribu de Ukl qui avaient crevé les yeux et tués les bergers en apostasiant. Ce qui montre que le fait d'executer des apostats qui brandissent les armes lors des confrontations était permis, mais non obligatoire.
C) PAS DE CONTRAINTE À EMBRASSER L'ISLAM :
Contraindre une personne a venir à l'islam est contraire au Coran, au point que s'il devient hypocrite, sa peine sera encore plus sévère que s'il a renié ouvertement.
(4:145) : "Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu, et tu ne leur trouveras jamais de secoureur."
C-2. (2:256) : "Nulle contrainte à la religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient."
Ces passages montrent que l'obligation des apostats à revenir vers l'islam par la force est incompatible avec le Coran.
D) PRATIQUE EN PALEO-ISLAM :
L'HISTORICITÉ DU HADITH DE L'EXÉCUTION DES APOSTATS :
1- Il est à noter que la position au sujet des apostats dans l'islam primitif était hétéroclite. Umar a ainsi pu dire se réfugier à Dieu de l'exécution d'un apostat sans que celui-ci ait été invité à revenir à l'islam. Ce qui montre qu'il n'y avait pas d'ordre catégorique de les exécuter selon lui.
On rapporte l'incident de Muadh à Umar, qui s'en remit à Dieu et dit : "Ô mon Dieu ! Je n'étais pas présent au moment de cet événement. Je n'ai rien ordonné à son sujet. Je n'ai montré aucun accord quand j'en ai entendu le récit." (al-Kasani, Badayiu's-Sanayi Beyrut 1402/1982, VII, 134, 135.
2- Il ressort que la mise sur bûcher des personnes le divinisant d'Ali, la bataille d'abu Bakr avec les apostats, et les exécutions d'apostats dans le Najd et au Yémen, interprété par Mu'adh et remis en question par Umar, se devaient de se fonder sur l'autorisation du Prophète levant leur imunité de par leur retours hors de l'islam dans le camp ennemi.
3- La convention d'Hudaybiyya ayant eu lieu six mois après l'exécution des personnes de la tribu d'Urayna. Et la parole d'ibn Abbas disant "tuez ceux qui renient l'islam" est rapporté en comparaison des apostats divinisant Ali avec l'usage envers les apostats lors des conflits au Yémen et dans le Najd avec les adhérents d'Aswad al-Ansī. Que cette parole est une permission ressort lors d'une vue d'ensemble des versets et hadiths en notre possession.
4- Nous avons montré que le cas fondateur de la peine de mort d'apostats se fonde très clairement chez le Prophète sur le verset (5,33) concernant les semeurs de troubles engagés en guerre. Et que ce passage accordé même dans ce cas leur expulsion.
5- Mentionnons également ce dernier point capital : le Prophète n'a fait, selon les sources, exécuter aucune personne pour la seule raison de son apostasie, et les condamnations d'apostats rapportées son liées systématiquement à d'autres crimes. L'ordre de tuer les apostats est une permission de tuer les apostats ayant rejoint le camp adverse, puisque cet acte a relevé leur immunité. Le Coran condamnant sévèrement le meurtre d'un musulman, cela clarifiait l'autorisation de les combattre sur les champs de guerre.
E) CONCLUSIONS :
D'autre parts, six mois après l'institution de la mise à mort d'apostats, une convention convenue à Hudaybiyya incluait un article "permettant aux personnes reniant l'islam dans le camp musulman à quitter Yathrib pour rejoindre la Mecque sans crainte" cela montrant ouvertement, d'une part que les apostats n'étaient pas autorisés alors à quitter Yathrib, et d'autre part qu'il était permis de ne pas les exécuter, que cela consistait bien en une permission, et n'instituait pas un commandement absolu.
E-2. LEUR EXÉCUTION EST POLITIQUEMENT PERMISE, MAIS PAS UNE OBLIGATION :
D'après Aïcha : "L'Apôtre a dit : 'Le sang d'un musulman qui confesse que nul n'a le droit d'être adoré à part Allah et que je suis son Apôtre n'est PERMIS que dans trois cas : En châtiment pour un meurtre, une personne mariée qui a des relations sexuelles illégales et celui qui renonce à l'islam (l'apostat) et lutte contre la communauté : ces derniers seront liés trois jours [puis relachés], tués en leur coupant une main et un pieds en biais ou expulsés." (La convention d'Hudaybiyya confirme clairement cette parole d'Aïcha. Comme les apostats étaient laissés libres d'émigrer à la Mecque.)". (al-Bulugh'ul Maram, ibn Hajar.)
Abdallah ibn Mas'ud rapporta ceci : le Messager d'Allah se leva et dit : "Par Lui auprès de qui il n'est de dieu que lui, le sang d'un musulman qui porte témoignage qu'il n'y a de dieu qu'Allah, et que je suis son Messager, n'est PERMIS que dans trois cas : celui qui abandonne l'islam, et déserte la communauté [Ahmad, un des narrateurs, doute de si le Saint Prophète a utilisé le mot li'l-jamā'a ou al-jamā'a), et l'adultère marié, et une vie pour une vie."
Ce hadiths nous parvient via plusieurs Sahabas, et il y est systématiquement fait mention d'une permission, ce qui est capital à ce sujet. Puisqu'une permission n'est pas une obligation. Et la convention d'Hudaybiyya est une confirmation explicite de l'exactitude de ce point. La nuance évidente du Coran au sujet de la neutralité des apostats ne peut être levée sur base de suppositions.
Il ressort que l'objectif est de maintenir l'ordre public dans un contexte de guerre, et de limiter les pertes humaines. Il ressort que les conventions internationales prohibant leur exécution doit être respecté conformément au cas du traité de Hudaybiya de façon multilatérale.
E-3. INFLUENCE DU MONDE CHRÉTIEN :
Comme dans de nombreux autres domaines, la codification stricte et rigoureuse de cette pratique est une influence du monde judéo-chrétien. Car chez eux, les apostats étaient exécutés. Or, d'après la convention d'Hudaybiyya, les conventions internationales convenues pour interdire la condamnation à mort des apostats lient les autorités musulmanes.
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[note1] Au sujet est du mot صلب rendu souvent par crucifixion, le terme qui est utilisé dans le Coran a un sens précis sur le plan linguistique et étymologique, celui de laisser cuire et sécher au soleil ou d'empaler. Ce terme est l'équivalent du terme צליבה en hébreu qui a cette même portée sémantique sur le plan étymologique. Enfin, en araméen aussi le terme ܨܠܝܒܐ signale l'idée de griller, de rôtir. Ces trois termes arabe, hébreu et araméen sont phonologiquement parents et dérivent clairement d'une racine commune, et l'idée du sème d'origine est de faire rôtir au soleil.
[note2] Voici un exemple de "poème" d'Abu Afak rapporté par les chroniqueurs. "J'ai vécu une longue vie ; [mais durant toute ma vie] je n'ai jamais vu une maison ni une communauté humaine qui .. soit plus fidèle à leurs paroles [qu'eux]. Ni non plus [lorsqu'ils sont appelés à l'aide], des personnes plus loyales envers ceux avec qui ils ont fait alliance que [les descendants de Ḳayla, les Anṣâr de Médine]. Les fils de Ḳayla, lorsqu'ils se rassemblent, renversent des montagnes. Ils n'ont jamais plié devant quiconque. Un cavalier [à savoir le Prophète Muhammad] est venu vers eux, les divisant sur diverses questions, [en disant que ceci est] 'halal' [et cela est] 'haram'. Si vous aviez cru en la gloire ou en la royauté, vous auriez suivi [un véritable roi comme] Tubba‘." (Ibn Hichâm).
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